mardi 26 février 2008

Lettre d'un soldat mourant (un peu long mais bien !)



Un soldat, mortellement blessé au cours d'une bataille de la guerre d'Indépendance des Etats-Unis, écrivit, avant de mourir, cette lettre à sa femme en Angleterre.


Ma bien-aimée,


Avant que tu ne reçoives ce message, la mort m'aura retiré de la scène de ce monde; mes yeux ne verront plus ta personne qui m'est si chère, ils ne pourront plus observer nos enfants. Hier, nos forces ont livré une bataille sanglante, au cours de laquelle un grand nombre d' entre nous furent tués ou blessés; moi-même j'ai reçu deux balles, une dans l'aine , l'autre dans la poitrine. La faiblesse me gagne de plus en plus; cependant je tiens à t'écrire ces quelques lignes, dernier tribut de mon amour inchangé pour toi. Le chirurgien vient de m'informer qu'il ne me reste que trois heures à vivre.


Pendant notre voyage d'Angleterre en Amérique, je me suis mis à lire la Bible, car c'était le seul livre que je possédais, et ce fut le moyen pour le tout-Puissant d'attirer mon coeur à lui. Un soir,après avoir prié longuement pour que Dieu éclaire mon intelligence et qu'il me montre le chemin à suivre, durant mon sommeil je vis en rêve un caporal de notre régiment, que je savais être chrétien. Peux-tu te représenter l'impression profonde produite sur moi, lorsque je compris, le matin, que Dieu , dans sa grâce, avait répondu à ma supplication? Dès que possible, je me mis en quête de cet homme, et lui expliquai pourquoi je venais à lui. Immédiatement nous nous sentîmes attirés par une amitié mutuelle. Il me parla alors de l'amour immense de Dieu qui lui fit donner son Fils, Jésus-Christ, afin qu'il souffrît et mourût pour nous pécheurs; dans nos entrevues subséquentes, il m'entretint des mystères du salut, de la nouvelle naissance, de la sainteté de coeur et d'esprit; bref, il devint mon père spirituel, et après Dieu, je lui dois tout le bien que j'ai acquis.


Après le débarquement, une joie profonde continuait de remplir mon coeur en me souvenant de l'Agneau immolé pour moi, et j'aurais voulu la faire partager au monde entier. Bien plus, mon cher amour, je languissais de te faire goûter et connaître l'amour de Dieu dans le Christ Jésus, j'aurais donné tant au monde pour être avec toi, pour te parler de la perle de grand prix ! Ma chérie, je voudrais tant que tu puisses jouir de cette vie bénie !


Comme nous ne nous rencontrerons plus dans cette vallée de larmes, permets-moi de t'imposer cette ultime obligation; si vraiment je te suis cher, je te supplie de ne pas négliger le dernier conseil de ton mari mourant: crois en Dieu et lis la Bible, le Seigneur te dirigera Lui-même dans le chemin qu'Il a tracé pour toi. Fais ton possible pour élever nos chers petits dans la crainte de Dieu. Ne t'attache pas aux choses vaines et superficielles de ce monde; le ciel et l'amour de Dieu sont les seules choses dont nos coeurs aient besoin, ou qui valent la peine de les remplir. Tu es encore jeune, je ne veux pas t'empêcher de te remarier, mais là encore un conseil: n'épouse qu'un homme qui craigne Dieu; c'est la seule chose nécessaire.


J'ai été un mari indigne de toi, un fils indocile à mes parents, et un rebelle envers Dieu. Mais Dieu est plein de grâce et miséricordieux, et je meurs en paix, en pleine assurance de la gloire éternelle. Encore quelques instants, et mon âme sera parmi ceux dont les noms sont écrits dans les cieux, ceux qui font partie de l'Eglise du Christ. Mon amour, je te prie, je te supplie, je t'adjure de me rencontrer dans le royaume de gloire. Cours dans les bras de Jésus! Crie à lui, II t'entendra et te bénira.


Et vous, mes chers enfants, quoique vous connaissiez très peu votre père, priez afin que vous aussi vous me rencontriez dans la demeure de gloire. Le Dieu qui a béni Jacob et Joseph vous bénira. Pour un soldat, la vie est faite de sang et de cruauté; pour un marin, de danger et de mort; en ville, elle est pleine de luttes et de troubles, à la campagne de travail et de fatigue. Le monde n'a jamais rendu heureux, et notre nature pécheresse est à la merci du méchant. Dieu seul fait le bonheur d'une âme raisonnable; Il est toujours fidèle, et nous avons libre accès auprès de Lui. Apprenez donc, mes chers enfants, en grandissant, à chercher le bonheur éternel en Dieu par un Sauveur crucifié.


Ma chérie, je voudrais dire encore beaucoup, beaucoup de choses, mais la vie baisse rapidement. Des anges lumineux se tiennent autour de moi, prêts à m'accompagner dans les bras de Jésus. Oui, Jésus m'appelle. Adieu! mon cher amour.

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